Le protoxyde d'azote ou proto

En ce début d’été, les autorités sanitaires rappellent les dangers de l’usage du protoxyde d’azote, chez les adolescents comme chez les adultes, et poursuivent leur action pour prévenir la hausse préoccupante des intoxications.   

Lancée il y a quelques jours, par la MILDECA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives), la campagne d’information et de réduction des risques vise à doter les acteurs de terrain, associations, collectivités locales, encadrants et personnes en lien avec les jeunes, de supports de sensibilisation clairs et adaptés, en mettant à leur disposition des vignettes diffusables sur les réseaux sociaux et des affiches à imprimer.

Ces supports sont librement téléchargeables sur drogues.gouv.fr1

Par ailleurs, en juillet/août, la campagne « Un été sans souci », qui vise à prévenir les risques pour la santé liée à la période estivale, intégrera des recommandations de prévention de la consommation de protoxyde d’azote et orientera vers le dispositif d'aide et d’écoute Drogues-info-service.

L’usage détourné du protoxyde d’azote est un phénomène identifié depuis plusieurs décennies notamment dans le milieu festif. Mais la recrudescence de cet usage, chez des collégiens, lycéens et étudiants avec des consommations répétées, voire quotidiennes, au long cours et en grandes quantités, contribue à expliquer la gravité des dommages signalés plus récemment.

Plusieurs dizaines de cas graves ont été rapportés au cours des deux dernières années.

image protoxyde d'azote Hilarant

Le protoxyde d’azote c’est quoi ?

C’est du protoxyde d’azote (molécule : N2O). Pour son usage « alimentaire », le gaz est en vente libre, sous la forme de cartouches (pour les siphons à Chantilly par exemple) ou de bonbonnes. Son usage détourné consiste à inhaler le gaz par le biais d’un ballon, après avoir « cracké » la cartouche pour l’ouvrir. Le produit est bon marché et facilement accessible dans les commerces de proximité (épiceries, supermarchés) et sur internet.

Il est surtout consommé par les collégiens, lycéens et étudiants. Ils recherchent l’effet rapide, fugace, euphorisant et les distorsions sensorielles ressenties avec ce produit.

image le proto kesaco

La consommation du protoxyde d’azote présente des risques.

Des risques immédiats : asphyxie, perte de connaissance, brûlure par le froid du gaz expulsé, désorientation, vertiges, chutes. En cas de consommations répétées et à intervalles rapprochés et / ou à fortes doses, de sévères troubles neurologiques, hématologiques, psychiatriques ou cardiaques peuvent survenir. La consommation associée à d’autres produits (alcool, drogues) majore les risques.

 

image le proto c'est dangereux

On me propose du « proto » ou du « gaz hilarant », je fais quoi ?

Je refuse, c’est le seul moyen de ne pas mettre ma santé en danger.

 

image que dire a un jeune qui consomme

Si j’en consomme je dois réduire les risques pour moi et les autres :

  • J’évite de consommer debout, car la perte d’équilibre peut faire chuter.
  • Je respire de l’air entre les inhalations de gaz pour éviter l’asphyxie.
  • Je n’inhale pas en sortie de détonateur, de cartouche ou de siphon car c’est un gaz très froid qui peut provoquer des brûlures.
  • Je ne multiplie pas les prises malgré l’effet fugace du produit.
  • Je ne prends pas le volant juste après la prise.

Le protoxyde d’azote est inflammable, il faut garder les cartouches éloignées de toute flamme.

Si j’organise une soirée, je distribue/vends du protoxyde d’azote : en cas d’accident ou d’incident ma responsabilité pourrait être engagée.

 

image j'organise une soirée

Je respecte l’environnement : Les ballons en caoutchouc ou en latex se décomposent lentement et peuvent être ingérés par des animaux.

 

image je respecte l'environnement

En cas de symptômes inhabituels après consommation, en cas d’urgence, prévenir les secours (15 ou 18).

En cas de difficulté à contrôler et à stopper sa consommation, consultez un médecin ou une structure spécialisée dans la prise en charge des addictions, telle qu’une consultation jeunes consommateurs qui propose un service, gratuit et confidentiel, d’accueil, d’écoute, de conseil et, si nécessaire, une orientation (www.drogues-info-service.fr).

 

Forum aux questions

Professionnel travaillant en contact avec des jeunes, je sais que certains consomment du protoxyde d’azote, je fais quoi ?

Professionnels de santé et de l’éducation : sans dramatiser, je ne banalise pas l’usage. J’alerte le consommateur des risques liés à cette pratique. Si nécessaire, j’aide la personne à obtenir un rendez-vous auprès d’une consultation jeunes consommateurs (CJC). Par ailleurs les professionnels de santé et les usagers doivent déclarer tout cas grave d’abus, de dépendance et d’usage détourné, évènement sanitaire indésirable sur le site www.signalement-sante.gouv.fr

Je suis parent, je trouve des cartouches de protoxyde d’azote et des ballons dans les affaires de mon enfant, je fais quoi ?

Ne paniquez pas, mais ne banalisez pas la situation.

Essayez d’instaurer un dialogue avec votre enfant sur ses motivations à consommer et sur les risques que cela représente.

Si vous ne parvenez pas à instaurer un dialogue, si vous êtes perdu ou débordé par vos émotions, n’hésitez pas à faire appel à un professionnel spécialisé pour être conseillé (par exemple, une consultation jeunes consommateurs - CJC). Vous pouvez également avoir recours au téléphone ou à internet (Drogues info service est à votre disposition pour répondre à vos questions et pour vous aider dans votre réflexion. Vous pouvez joindre anonymement l’un des écoutants tous les jours de 8h à 2h au 0 800 23 13 13 ou par chat.)

 

Sources : Ministère des Solidarités et de la Santé, Mission Interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA), l’ANSES

 

Contact :

Co.D.E.S. 04

Centre de Ressources documentaires

Mme MAUREL Valérie

Tel. 04 92 32 61 69 / valerie.codes.ahp@wanadoo.fr



Date de modification : 19 novembre 2020

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